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Timothée Richard 14.12.20

Asymetrical Era

Décryptages

Une autre relation entre le beau et la singularité s’installe. Alchimie de nuances et de dilutions des périmètres traditionnels. Décryptage.

Dans un monde à l’esthétique ultra-travaillée, l’attrait pour le déconstructivisme – et l’anti conformisme – reflète la manière dont les créatifs veulent rompre avec les codes établis. De véritables œuvres d’art et de perception en ressortent, les éléments prennent des volumes prismatiques plissés, des assemblages anguleux, se parent d’une certaine disharmonie et respirent le futurisme. 
Dans les faits et à rebours de cette tendance initiée dans les années 90, plusieurs marques, designers et artistes s’en emparent. La dissymétrie permet de séduire et de montrer son attachement à l’art, plutôt qu’au business. Gage d’un nouveau pacte d’authenticité vis-à-vis des consommateurs.

#Anti : Paradoxe et discontinuité

Via la mode, et son cadre très visuel qui s’empare peut-être le plus de ce modèle, Off-White a passé les dernières saisons à peaufiner son univers esthétique : des silhouettes surdimensionnées, des vêtements déconstruits à couper et à coller, une manie collaborative… Pour dénoter, rien de plus percutant que de remettre en cause les codes les plus basiques. 
Sur ce positionnement « Excentrique = moderne », ces codes ont trouvé leur place dans le rythme du designer Gosha Rubchinskiyet s’illustrent au sein de sa collection Homme (Automne/Hiver) 2018. Une collection qui a vu naitre le chevauchement naturel des vêtements, notamment dans les pièces du partenariat très médiatisé avec Burberry. L’association de l’asymétrie avec le militarisme, apothéose symétrique, est d’autant plus pertinente qu’elle est paradoxale.
Le denim y revient aussi, la marque éponyme de la créatrice ukrainienne Ksenia Schnaider, cette année, apporte l’un de ses plus audacieux discours en jean asymétrique. Choix expliqué du point de vue de son associé par « le goût de créer des choses sans raison ».

A une époque où sur le compte instagram de Diet Prada, les reprises sont tournées en dérisions, il y a là de nouvelles opportunités pour le secteur de créer des dissemblances. 
Du côté de l’art de vivre, le manifeste « unfinished art », de la même manière, fait fi des codes symétriques. Un positionnement qui a inspiré la marque du designer Madahiro Maruyama, et plus récemment sa collection « erase », inspirée par des lignes de crayons effacées.
Un processus de dessin et d’effacement « Removing something that has been there » qui permet de faire émerger une impression mystérieuse… et invite à refuser la totale symétrie.

L’imperfection, une catégorie de la perfection ?

Les codes de l’imperfection sont repris par les industries avoisinantes.
L’agence de mannequinat londonienne Anti-Agency et son slogan « Our models aren’t just clothes horses » préfère, aux codes de la beauté fantasmée, des critères plus vibratoires de personnalité et de résilience. Politique reprise et appréhendée par Revlon Live Bodly mettant en scène entre autres Adwoa Aboah et Ashley Graham l’année dernière. Unicité donc, plutôt que conformité.
La garantie émotionnelle de cette singularité se retrouve dans le projet plus terre à terre et utile d’imperfect produce. Celui-ci propose, sous la casquette de « boites imparfaites », la livraison de tout un panel de légumes frais à l’esthétique… délaissée, il y a peu encore, par les consommateurs. Le défaut, en ces termes devient nouvelle valeur marchande mais aussi identitaire et philosophique

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