Dernières nouvelles de la Mode et du Luxe (épisode 24)

Les expert.es mode et luxe de NellyRodi vous présentent leur sélection des dernières informations importantes du marché. Épisode 24 : avril 2025.

À la Design Week de Milan, The Row a présenté ses premiers objets maison : plaids et parures 100 % « baby » cachemire suspendus dans les salons dépouillés du Palazzo Belgioioso. Ivoire, noir, vison ; seul un micro-monogramme trahit l’origine d’un textile plus fin que 14,5 microns. Dans la même ville, Louis Vuitton dévoilait simultanément une nouvelle collection de mobilier sculptural, signe que le luxe s’invite durablement chez soi. En glissant leur esthétique jusque dans les draps ou sur les fauteuils, les maisons ancrent leur univers dans le geste quotidien, transformant la fidélité en expérience tangible.

 

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À Shanghai, la maison italienne orchestre « A Poetic Conversation » : 19 000 exemplaires du recueil In Such a Staggering World de Yu Xiuhua composent une sculpture en 3-D de son sigle, que les visiteurs dépouillent livre après livre jusqu’à disparition du logo. Chaque volume recèle un poème inédit inspiré du mantra « When your own initials are enough », prolongé par une lecture de l’autrice à Union Church. En troquant le branding visible contre la voix d’une poétesse rurale devenue star, Bottega Veneta illustre comment, pour séduire une Gen Z chinoise en quête de sens, l’expansion identitaire passe désormais par la transmission d’histoires à lire, pas seulement à porter. 

 

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Hermès a franchi la barre des 243,6 milliards d’euros en Bourse, le 15 avril, coiffant brièvement LVMH au sommet du CAC 40. Le mouvement reflète un double effet : repli de 8 % du titre après des ventes T1 en retrait de 3 %, et constance d’Hermès, dont l’offre contrôlée de Birkin et Kelly sur-performe un marché prudent. Rappel : en 2010, LVMH avait tenté d’entrer au capital. Quinze ans plus tard, l’épisode résonne différemment : les investisseurs privilégient la rareté pilotée autant que la taille critique, invitant chaque maison à réévaluer l’équilibre stratégique entre exclusivité et diversification. 

 

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Dior officialise l’arrivée de Jonathan Anderson à la direction artistique des collections Homme. Après avoir métamorphosé Loewe et fait bondir son chiffre d’affaires au-delà de 1,5 milliard d’euros, le créateur irlandais dévoilera son premier défilé Dior le 27 juin à Paris. Salué pour son alliance d’artisanat pointu et d’ironie pop, Anderson hérite d’un patrimoine dense — du Bar Suit au tailoring Oblique — ainsi que d’une division masculine cruciale pour LVMH, confrontée à un ralentissement mondial. Un choix révélateur : face à un marché mûr et exigeant, la créativité seule ne suffit plus ; il faut désormais bâtir des univers où le vêtement n’est qu’une porte d’entrée. 

 

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Chanel confirme son rapprochement avec Kendrick Lamar, premier rappeur couronné d’un Pulitzer, en le plaçant au cœur de sa campagne lunettes photographiée par Karim Sadli. Dans des montures noires perlées d’éclats argentés, l’artiste de Compton incarne un dialogue inédit entre l’héritage de Gabrielle Chanel et la culture hip-hop. Après le court-métrage « The Button » réalisé avec pgLang, Chanel mise sur l’accessoire le plus transversal de sa ligne mode et convertit le capital d’influence de Lamar en passerelle vers un public multiculturel, rappelant qu’une narration partagée peut élargir le territoire du luxe sans diluer ses codes. 

 

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Jimmy Choo repique au jeu avec Malbon Golf et signe une capsule 2.0 : trainers Diamond à crampons facettés, sacs brodés et monogramme vert-rose dynamisent le green autant que la rue. L’opération s’inscrit dans la vague « golf-core » qui a déjà séduit Aimé Leon Dore × FootJoy et inspiré la ligne lifestyle de Dior, tandis que Miu Miu transforme son Gymnasium en salon sportif itinérant. En investissant un sport dont les codes mêlent old money et décontraction urbaine, les maisons captent un moment social plus large : le vêtement performant devient un marqueur d’appartenance, et le terrain de jeu un nouveau front de désir. 

 

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Jacquemus installe un morceau de Provence à West Hollywood. À l’intérieur des 255 m² du nouveau flagship, briques terracotta, canapés-lin soleil et antiquités choisies par Simon Porte Jacquemus composent un décor de maison habitée. Oliviers, lavande et marché pop-up de bananes jaunes accueillent clients et célébrités durant quatre jours, tandis que des billets surprises donnent accès à des pièces exclusives comme la botte « La Bateau ». L’exercice dépasse la simple décoration : en orchestrant un dispositif immersif où le produit se découvre par le jeu, la marque rappelle que, partout, le retail de luxe doit désormais transformer la visite en souvenir sensoriel. 

 

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