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12.05.25

TikTok Beauty Trends – Mai 2025

Chaque mois, les expert·es Beauté de NellyRodi vous proposent une sélection des tendances les plus intéressantes vues sur TikTok. Voici celles du mois de mai 2025 !

“Yarn Makeup”, ou le tuto le plus étrange (et fascinant) de 2025

En mars 2025, la maquilleuse canadienne Anna Murphy poste sur TikTok un tutoriel où elle colle un fil blanc en spirale sur son visage avant de le maquiller. La vidéo atteint 52 millions de vues et 5,8 millions de likes : #yarnmakeup passe du simple « truc bizarre » au phénomène beauté du moment.

Le procédé paraît facile, mais demande une vraie patience : base blanche uniforme, colle prothétique, puis le fil appliqué centimètre par centimètre du nez jusqu’à la racine des cheveux. Une fois la toile de laine en place, fards, blush et rouge à lèvres se posent directement sur la fibre. L’effet est saisissant, le confort beaucoup moins ; celles et ceux qui l’ont essayé parlent d’une sensation d’étouffement et d’un démaquillage long et parfois douloureux.

Très vite, la tendance se diversifie. Eleanor Barnes (@snitchery) signe une version « sleep-paralysis demon ». Zaynna (@itszaybaybay) pousse le concept jusqu’au total look — visage, cheveux, ongles et tenue crochetée — et récolte plus de 13 millions de vues. À 18 ans, Nettie Lombardi consacre plus de six heures à recréer le portail bleu-violet de Coraline, preuve que la minutie prime ici sur le confort.

@itszaybaybay One of my fave things about this trend is seeing how so many creatives interpret this trend. It’s times like these that I love seeing the makeup community come together and create looks together 🥹🩷 #makeup #makeuptutorial #makeuptransformation #yarnmakeup ♬ original sound – ZAYBAY

Pourquoi un tel engouement ? Après l’esthétique « clean girl » et les routines express, ce maquillage met l’accent sur l’artisanat : un travail manuel, une texture épaisse, un temps long. Il rappelle la popularité du craftcore et l’essor des loisirs créatifs post-pandémie. Visuellement, la laine crée un léger malaise : le visage ressemble à une poupée ou à un personnage d’animation, loin des filtres lissants de l’IA. Ce contraste intrigue et pousse les internautes à tester leurs propres versions, qu’elles soient inspirées d’un film d’horreur ou d’un dessin animé.

La tendance redessine déjà les attentes. Les adeptes cherchent des bases ultra-blanches qui accrochent le fil, des colles plus douces, des pigments capables de couvrir une surface fibreuse tout en se retirant sans douleur. Pour les marques, c’est un signal clair : proposer des kits prêts à l’emploi — colle, écheveau coordonné, palette adaptée — ou des formules pensées pour adhérer à des textures inédites pour transformer un simple buzz en nouvel espace d’expression créative. La valeur ne repose plus seulement sur le rendu final : elle tient aussi dans le geste, les matériaux utilisés, et le temps consacré à créer un look original, même s’il ne dure qu’une soirée.

Caveman Method : retour (déjà contesté) à la peau nue

Sur TikTok, la tendance la plus commentée du moment n’est pas un sérum futuriste mais… son exact opposé. La « Caveman Method » consiste à tout arrêter : plus de nettoyant, plus de crème, parfois même plus d’eau. L’influenceuse Tia Zakher revendique six semaines sans rien toucher à son visage ; sa vidéo atteint 9,7 millions de vues et déclenche aussitôt un torrent de scepticisme. Beaucoup y voient du rage-bait : accumuler les clics en promettant la “peau neuve” grâce à l’inaction absolue.

@tiazakherit’s SO tempting to not pick at it but so far so good 💪♬ I Love It (feat. Charli XCX) – Icona Pop

Le programme se décline façon “water-only” (rinçage à l’eau) ou, plus radical, “no-contact”. Les retours sont loin d’être unanimes. Après trente jours sans routine, certaines utilisatrices décrivent pores obstrués, points blancs, poussées kystiques et teint cireux. D’autres, sujettes à l’eczéma ou aux allergies, disent avoir gagné en confort — mais reconnaissent poursuivre au minimum la protection solaire. Entre récits contradictoires et avant/après douteux, difficile de trier l’effet placebo de la véritable amélioration.

Les dermatologues se montrent nettement plus critiques : aucune étude ne prouve qu’un arrêt complet régénère la barrière cutanée. Sans nettoyage, sueur, pollution et microbes s’accumulent, favorisant infections fongiques ou « dermatite négligée », cette couche épaisse de cellules mortes qu’on observe chez les peaux jamais lavées. Surtout, faire l’impasse sur le SPF augmente à long terme les risques de taches, de vieillissement prématuré et de cancers cutanés. En bref : la diète totale peut soulager un excès d’actifs, mais elle n’est ni hygiénique ni durable.

@seitanism__No hate obv but seeing it made me need the most instantly gratifying exfoliation possible♬ What Was That – Lorde

Pourquoi l’idée séduit-elle malgré tout ? Lassitude des routines à quinze étapes, inflation des prix, envie d’un geste anti-consumériste… et curiosité d’un public qui veut vérifier par lui-même “jusqu’où on peut aller”. La pratique devient une expérience crash-test : si ma peau survit sans rien, quels produits méritent encore une place sur l’étagère ?

Cette question résonne déjà chez les marques. Les formules courtes “barrier repair”, les diagnostics simplifiés et les trios nettoyant-hydrant-SPF prennent de l’importance. La promesse n’est plus de multiplier les étapes, mais de prouver qu’un seul produit apporte un bénéfice mesurable — et de rappeler que “minimaliste” ne signifie pas “aucun soin”. Car entre l’excès et le zéro absolu, c’est la valeur d’usage qui, au final, tranche.

Plutôt ‘Messy girl’ ou ‘Clean girl’ ?

Une nouvelle tendance beauté divise la communauté des beauty addicts sur TikTok : le face-à-face “Messy Girl vs Clean Girl”. Deux esthétiques aux antipodes, mais qui traduisent une même quête : celle d’un minimalisme réinventé, entre contrôle parfait et lâcher-prise assumé.

La Clean Girl ? On la connaît bien. Teint glowy, sourcils brossés au millimètre, smoothie vert et matelas parfaitement bordé. C’est la fille Pinterest incarnée, l’idéal d’un lifestyle maîtrisé, sans bavure. Mais voilà qu’un nouveau courant fait trembler cette perfection glossy : celui de la Messy Girl.

@herstoryofficiel La Clean Girl ? Merci, mais on a fait le tour. Teint glowy, vie millimétrée et smoothie vert, ça va deux minutes. 2025 signe l’entrée fracassante de la Messy Girl : un peu bordélique, résolument imparfaite, mais 100 % vraie. #cleangirl #messygirl #trendingvideo ♬ son original – Herstory

Cheveux décoiffés, liner flou, ongles écaillés ? Oui, mais volontairement. La Messy Girl revendique une beauté désordonnée, plus viscérale qu’esthétique. Elle ne cherche pas à « faire bien », mais à « être vraie ». Dans la lignée de figures comme Charli XCX, elle incarne une nouvelle forme de liberté — plus rebelle, plus crue, plus vivante. Une réponse directe à la pression de la productivité, à l’hypercontrôle des routines bien-être, et à l’image lissée des réseaux sociaux.

Laquelle êtes-vous ? Un test est disponible pour le savoir :

@julialrnAlors vous êtes plutôt clean girl ou messy girl ? 😂🩷🩷♬ son original – Julia Lorino

La vraie question n’est pas de choisir un camp, mais de comprendre ce que ces deux esthétiques révèlent de notre rapport à la beauté. La Messy Girl incarne une forme de rébellion douce : elle célèbre le flou, l’imperfection, la vérité brute. C’est une esthétique du lâcher-prise, presque thérapeutique, qui revendique le droit d’être belle sans chercher à plaire. À l’inverse, la Clean Girl incarne une maîtrise millimétrée, une élégance épurée où chaque détail exprime calme, rigueur et contrôle. Elle n’est pas lisse par conformisme, mais parce qu’elle choisit la clarté dans un monde chaotique.

Pour les marques, c’est un tournant stratégique : il ne s’agit plus de promettre le glow parfait ou l’effet sans défaut, mais d’accompagner les usages réels, les humeurs, les rythmes de vie. Les routines éclatées laissent place à des rituels ciblés, adaptables, à la frontière entre soin, expression et émotion.

Car au fond, ce que cherchent les consommateurs aujourd’hui, ce n’est pas la perfection, c’est la permission.

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