Dernières nouvelles de la Mode et du Luxe (épisode 25)
Les expert.es mode et luxe de NellyRodi vous présentent leur sélection des dernières informations importantes du marché. Épisode 25 : mai et juin 2025.
19 mai – Pierpaolo Piccioli rejoint Balenciaga
Kering confie à Pierpaolo Piccioli la direction artistique de Balenciaga, effective le 10 juillet, au lendemain du dernier défilé couture de Demna. L’ex-Valentino, virtuose de la couleur et des volumes, révélera sa première collection en octobre 2025. Il hérite d’une maison portée à 1,7 milliard € grâce à une décennie d’esthétique radicale mêlant couture et streetwear. Son arrivée signale un recentrage : remettre la main haute et le savoir-faire au cœur de la narration pour relancer la désirabilité, calmer les polémiques et muscler l’offre couture, nouveau moteur visé par Kering dans un marché du luxe en quête de nuances.
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5 juin - Le tout premier Birkin s’invite chez Sotheby’s
Le premier Birkin, conçu en 1984 pour Jane Birkin après sa rencontre fortuite avec Jean-Louis Dumas, sera dispersé chez Sotheby’s Paris le 10 juillet, en marge de la Haute Couture. Ce prototype noir, gravé « J.B. », conserve sa bandoulière fixe, son coupe-ongles intégré et les marques d’usage de l’actrice. Déjà passé deux fois sous le marteau depuis 1994, il pourrait établir un nouveau record, tant l’appétit pour la rareté Hermès demeure inaltéré. En monnayant l’objet fondateur d’un mythe, le marché rappelle que la valeur d’une maison se joue aussi sur la scène des enchères.
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9 juin – Chanel lance Nevold, la circularité en couture
Avec Nevold (« never old »), entité B2B indépendante confiée à Sophie Brocart, Chanel structure son engagement dans la circularité textile. En s’appuyant sur L’Atelier des Matières, Filatures du Parc et Authentic Material, la maison transforme ses chutes de tweed, cuirs et stocks dormants en fils et composants recyclés, déjà intégrés à 30 % de ses sacs et 50 % de ses souliers. Pensée comme une plateforme ouverte, Nevold marque un tournant stratégique : face à la rareté croissante des matières premières et à l’évolution réglementaire, Chanel fait de l’innovation industrielle un levier d’influence et de résilience sectorielle.
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11 juin – Hyde : Bentley Home transpose le grand tourisme sur l’herbe
Bentley Home lance « Hyde », premier set pique-nique d’exception : panier tressé en fil de coton recyclé et cuir bicolore, porte-bouteilles assorti, plaid en laine, le tout décliné en Forest Green ou Rust. À l’intérieur, flûtes de Murano logotypées, assiettes en cuivre émaillé et napkins de lin brodé illustrent un soin artisanal digne des ateliers de Crewe. Teintes et détails font écho au mobilier outdoor Solstice, relifté pour 2025. En investissant l’art de vivre extérieur, Bentley convertit son esthétique automobile en écosystème lifestyle cohérent, captant la croissance du segment outdoor premium sans diluer son exclusivité.
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13 juin – VivaTech : Bvlgari micrograve la haute joaillerie
Au salon parisien de l’innovation, la maison romaine dévoile Connected Jewel : un algorithme développé avec Dev4Side, capable de lire un numéro de série de 0,7 mm gravé dans chaque pièce pour ouvrir, via l’app Bvlgari Touch, un passeport digital détaillant provenance des gemmes, étapes d’atelier et services d’entretien. En ancrant l’authentification dans le métal lui-même, Bvlgari fluidifie la revente, sécurise la traçabilité et prolonge la relation client bien au-delà de la vente initiale, illustration d’un luxe où rareté artisanale et intelligence logicielle se renforcent désormais mutuellement.
14 juin – « Temple of Love » : première rétrospective Rick Owens à Galliera
Dès le 28 juin, le Palais Galliera se métamorphose : 100 silhouettes, vidéos et archives dialoguent avec 30 sculptures brutalistes et la reconstitution de la chambre californienne du créateur. De la couture springboard des années 1990 à ses défilés parisiens, l’exposition retrace trois décennies d’esthétique sombre et de volumes architecturés, ponctuées d’œuvres de Moreau ou Beuys. Au-delà du spectaculaire, ce format immersif signale l’enjeu stratégique du luxe : convertir l’héritage créatif en expérience culturelle, qui nourrit désir de marque et flux touristique tout en renforçant la valeur patrimoniale des collections.
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16 juin – Luca de Meo nommé directeur général de Kering
Le groupe familial confie pour la première fois ses commandes à un dirigeant externe : Luca de Meo, salué pour avoir relancé Fiat puis Renault, succédera à François-Henri Pinault le 15 septembre, ce dernier conservant la présidence. Objectifs immédiats : accélérer le redémarrage de Gucci, consolider Saint Laurent et préserver la capacité d’investissement malgré une dette supérieure à 10 milliards d’euros. Au-delà du casting, Kering envoie un signal : les défis actuels dépassent la seule création. En recrutant un expert du redressement industriel, la maison parie sur une gouvernance plus diversifiée où discipline opérationnelle, marketing produit et vision long terme s’allient pour restaurer croissance et confiance.
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18 juin – Acne Studios ouvre Acne Paper Palais Royal
Le label suédois troque sa boutique sous les arcades du Palais-Royal pour une galerie permanente calquée sur sa revue « Acne Paper ». Dès le 26 juin, l’espace accueillera 42 portraits inédits de Paul Kooiker, première étape d’un programme mêlant expos, talks et lancements éditoriaux. Cette mue confirme l’ambition culturelle d’Acne Studios : installer un lieu de conversation entre mode, art et édition, ancrer la marque dans le paysage parisien hors calendrier fashion, et nourrir un capital image expérimental que le commerce pur ne peut, seul, entretenir.
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