
La mode : tout un secteur en crise ? (spoiler : non)
DécryptagesDepuis les années 90, la mode suit les tendances – et ce qui est tendance se vend. Basique. Simple. Plus aujourd’hui.
Nombreuses sont les marques qui suivent ce paradigme et qui rencontrent aujourd’hui des difficultés financières majeures. Elles n’ont pas compris qu’être à la mode, c’est bien, mais qu’appréhender les changements sociétaux, c’est ce qui rend viable à long terme.
Jessica Almeida – consultante mode et lifestyle senior chez NellyRodi – explique.
Redressements judiciaires, licenciements… Les sentences sont lourdes.
Les enseignes se sont fait concurrencer par les rois des petits prix que sont Shein ou Temu ; les DNVB (Digital Native Vertical Brand) n’ont pas su traduire leur expérience digitale pour le monde physique ; et les wholesalers n’ont pas réussi à passer de de multimarques hyper efficaces à marques incarnées et désirables.
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La publicité telle que nous la connaissons ne fonctionne plus – et pour cause : les consommateur.ices sont ultra connecté.es, et parfois plus expert.es que les marques elles-mêmes. Iels connaissent les rouages, dénoncent les mensonges, ne s’identifient plus.
À force de s’étendre à tous les terrains pour vendre toujours plus, beaucoup de marques historiques sont devenues floues et déconnectées des envies de leurs clients.
Enfin, lorsque 14,4% des Français.es vivent dorénavant sous le seuil de pauvreté (
Pour survivre aujourd’hui, les marques doivent se demander qui elles sont, quelle est leur raison d’être. Elles doivent trouver ce qu’elles ont à proposer au-delà de leurs produits, et définir leur place dans la société – car elles ont un rôle à y jouer.
L'exemple de l'Hotêl Mahfouf :
Suite à l’ « échec » de sa première collection (avoir des millions d’abonnés ne suffit pas), Léna Mahfouf a lancé 20 pièces à porter pour « Every Situation ». Sa cible, plutôt jeune – qui n’a pas forcément beaucoup de moyens – peut ici se faire plaisir – sans sur-consommer ! Ces pièces qui se portent de 3, 4, ou 5 façons différentes invitent à redoubler de créativité et s’inscrivent dans cette tendance issue des réseaux sociaux de « wear them wrong » (transformer ses vêtements en les portant différemment).
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Dans notre étude «
Une marque ‘Hot’, qu’est-ce-que c’est ?
Elle se définit par sa capacité à se connecter profondément avec son audience à travers quatre types de connexions : culturelles, émotionnelles, symboliques et éthiques.
Et pour rester hot, pertinentes et désirables, les marques doivent travailler sur 10 axes de création de valeur à long terme :
- Pertinence : Répondre aux aspirations profondes des consommateurs et à l’air du temps.
- Curation : Sélectionner, éditorialiser et mettre en scène plutôt qu’accumuler
- Expertise : Être reconnue comme référente dans son domaine, dans une logique d’amélioration constante.
- Patrimoine : Valoriser son héritage, son univers et son histoire.
- Incarnation : Avoir une figure ou une histoire forte et des qualités humaines.
- Rareté : Créer un sentiment d’exclusivité, savoir créer le manque.
- Extension : Développer au-delà de son cœur de métier, à la découverte de nouvelles verticales.
- Contribution : Choisir ses combats et viser un impact tangible et concret plutôt que de grandes déclarations.
- Faire-ensemble : Favoriser la collaboration, l’entraide, les partenariats, la complémentarité des métiers vers des solutions communes.
- Faire-savoir : Montrer l’envers du décor, communiquer efficacement et de manière transparente sur ses actions.
Devenir une marque ‘Hot’, tout le monde peut le faire. On a juste besoin des bons conseils.
Besoin d’aide ?
Contactez Marie Dupin, Directrice Business de NellyRodi :