La GenZ, spirituelle et connectée

Guerres, crises financière, sanitaire et écologique, surconsommation, saturation face aux technologies, déclin des religions et corruption des formes de pouvoir : le monde moderne nous dépasse. Pour parer à ce manque de stabilité, la GenZ (née entre 1996 et 2010) se tourne vers une nouvelle forme de spiritualité. Ophélie Lepert, consultante insights (et GenZ !) chez NellyRodi, explique ce phénomène.

Dans ce monde où tout semble s’effondrer, il peut sembler compliqué de trouver des repères, particulièrement pour la jeunesse. Portée sur les réseaux sociaux par la Gen Z, une nouvelle forme de croyance émerge, et avec elle, de nouveaux rituels non contraignants permettent de prendre soin de soi et de trouver des réponses pour le futur.

Le rapport à la spiritualité, versatile et polymorphe, se compose au fur et à mesure des lectures et vidéos, et est complété par chacun en fonction de ses besoins. Grâce à ce que l’on appelle « alternative education » – qui considère que, grâce à Internet, nous avons un accès illimité aux connaissances – nous sommes libres et même acteurs de notre apprentissage.

Les croyances ancestrales sont très populaires, à l’instar de la sorcellerie, de l’utilisation de pierres, de l’astrologie ou de l’étude des cycles lunaires.

Sur TikTok, les utilisateurs partagent leurs rituels de pleine lune à la façon d’un oracle : si les étoiles sont dans la position X, il faut appliquer le rituel Y. L’astrologie ne se résume plus aux horoscopes qui limitent notre destinée, mais au contraire, est utilisée comme méthode de connaissance et de compréhension de soi. Des applications comme Co-Star, pour ne citer qu’elle, nous accompagnent chaque jour pour nous aider à nous améliorer en nous donnant des conseils, des choses à faire ou à éviter en fonction de la position des planètes et de l’impact qu’elles ont sur nos vies.

Plus proche de l’écologie, cette spiritualité 2.0 considère que tous les éléments naturels ont une énergie : les plantes, les minéraux, les animaux, et donc les humains, et qu’en interagissant avec eux, nous pouvons modéliser notre destin. C’est le principe de la Manifestation, qui consiste à affirmer ce que l’on veut pour l’obtenir, et qui l’on souhaite être pour le devenir. Grâce à ces affirmations de soi, la GenZ n’est plus passive face à un monde qui ne lui convient pas, mais redevient maîtresse de son destin.

Avec le confinement, les routines ont pris une place importante dans la vie de la GenZ qui cherche des moyens de s’ancrer un peu plus dans cette réalité qui lui échappe. Le regain du Slow ou le Shadow Work – pratique d’introspection qui consiste à prendre du recul sur un problème pour le traiter de façon pertinente – font maintenant partie intégrante des habitudes de cette génération.

Toutes ces approches permettent de reprendre le contrôle sur sa compréhension du monde et son développement personnel.
Les réseaux sociaux et particulièrement TikTok offrent des cercles de parole et d’aide pour répondre aux problèmes de cette très grande communauté.

Ambitieuse et en constante remise en question, la GenZ utilise cette nouvelle spiritualité pour conscientiser la façon dont elle veut avancer dans la vie et ce vers quoi elle souhaite tendre.

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