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Chloé Delecolle 17.04.23

La mort nous va si bien : la nouvelle tendance funèbre

Décryptages

Aux infos, à la radio, sur Internet… Les nouvelles sont très (trop) souvent négatives. Entre la guerre en Ukraine et tous les autres conflits dans le monde, les catastrophes climatiques qui s’enchaînent, les menaces de nouvelles pandémies, la baisse de la fertilité et le vieillissement de la population… Beaucoup se disent que notre fin est proche.

La collapsologie, un mouvement de pensée qui prédit depuis les années 2010 un effondrement imminent de notre civilisation et de notre planète, ne semble finalement plus si absurde. Dans les philosophies orientales et au Mexique, la mort n’a pas de connotation négative. Au contraire, elle est perçue comme un renouveau (réincarnation), et est même célébrée (Día de Muertos). Alors, plutôt que d’être défaitistes et de dramatiser la mort, beaucoup parviennent à positiver et à rire de ce sujet autrefois si effrayant et tabou.

Peu à peu, les mentalités changent. Et évidemment… Des nouveaux business se développent.

Au japon, la société Willife permet de tester des cercueils à domicile. Recompose, une start-up américaine, propose un service funéraire « eco-friendly » de compostage de corps. Lonité transforme les cendres en diamant ; Vinyly en vinyle sur lequel on peut enregistrer son testament, ses derniers mots, et même une playlist ; Celestis les envoie dans l’espace (pour 2 995$ minimum) ; et Mark Sturkenboom propose de les intégrer à un sextoy… Afin de ne jamais oublier l’Être aimé.

 

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Internet participe à ces évolutions de notre relation à la mort. Par exemple, sur Facebook, nous pouvons envoyer des prières numériques à nos amis défunts en postant sur leur mur commémoratif et ainsi ‘rester en contact’. L’application de réalité virtuelle Replika permet d’avoir une compagnie numérique grâce à un avatar qui devient notre ami.e voire notre partenaire. Initialement, l’application créée par Eugenia Kuyda lui servait à échanger avec une version virtuelle de son meilleur ami décédé. En enregistrant ses messages/tweets/échanges elle a développé une IA qui partageait les mêmes souvenirs, les mêmes mimiques, etc. que son ami.

 

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Cette fascination pour la mort et son côté quelque peu malsain se retrouve notamment dans les séries et autres formes de divertissement.

Après la saturation des zombies due à ‘The Walking Dead’, ils font leur grand retour sur nos écrans dans la série ‘The Last of us’ ou le film Netflix ‘Army of the Dead’. Inutile de rappeler le succès qu’avait rencontré Squid Game et les dérives très violentes que la série avait provoquées jusque dans les cours de récréation… Pourtant, elle est en train d’être adaptée en téléréalité par Netflix. Le tournage, commencé en janvier, a déjà provoqué de nombreux.ses blessé.es et fait fortement polémique. Sur YouTube aussi ces sujets passionnent. Les vidéos « Thread Horreur » de Squeezie, premier youtubeur français, dans lesquels il raconte des histoires d’épouvante, paranormales ou non, font partie du contenu le plus populaire de sa chaîne.

 

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Le Hellfest (un festival de musique français spécialisé en « musiques extrêmes »), le rock et le metal deviennent plus populaires et ces genres musicaux autrefois considérés ‘sataniques’ sont de plus en plus écoutés. Lors des Grammy Awards, Sam Smith a interprété son titre ’Unholy’ dans lequel il joue le rôle de du diable sorti tout droit des enfers et accompagné de ses serviteurs-danseurs. Il était apparemment si convaincant en Lucifer que des partisans d’extrême droite américains l’ont accusé d’avoir réalisé un rituel satanique. Enfin, même Mylène Farmer s’y met avec un visuel ‘gore’ pour sa tournée ‘Nervermore’ de 2023.

Ces esthétiques, répugnantes ou effrayantes, inspirent évidemment les designers de mode.

En 2021, Lil Nas X avait collaboré avec MSCHF pour la confection des « chaussures de Satan », une paire exclusive dont la semelle contenait… du sang humain. En mai dernier, Balenciaga sortait sa « Paris sneaker », une paire de baskets déchirées qui donne l’impression d’être couverte de boue et de graffitis, vendue à 1 450€. Au dernier défilé FW23 de Comme des Garçons Hommes Plus, les mannequins portaient des structures métalliques dans les cheveux, à mi-chemin entre cages d’oiseau et étranges appareils de torture.

 

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Les sujets de la mort ou du dégoût sont évidemment prédominants dans les créations artistiques. En 2022, Venise hébergeait une exposition du plasticien Anish Kapoor avec ses œuvres au ‘Vantablack’ – le pigment le plus noir jamais inventé, si noir qu’il créer une impression de vide absolu – et ses œuvres sanguinolentes aux allures d’entrailles.

 

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Dans la beauté, le sujet est encore timide (et terrifiant). Mais on garde tout de même en tête le masque au sang menstruel dont tout le monde parlait en 2022…

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