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Portrait de Justine Vilgrain
Chloé Delecolle 09.03.22

Web3 : Quelles nouvelles opportunités pour les artistes ?

Interviews

Cofondatrice de Braw Haus, un studio de création spécialisé dans l’art numérique et la publicité expérimentale, Justine Vilgrain est également consultante Web3/NFT. Elle répond aux questions de NellyRodi sur les nouvelles opportunités artistiques dans le Web3.

En quoi le Web3 propose de nouvelles opportunités pour les artistes ?

Je travaille majoritairement avec des artistes dits numériques (qui utilisent des dispositifs numériques, ordinateur, interface ou réseau). Avant le Web3, ces artistes utilisaient leur compte Instagram sur lesquels ils montraient leurs œuvres, leurs techniques et leurs styles. Ces comptes étaient essentiellement des plateformes de communication qui leur donnaient parfois l’opportunité d’être démarchés et de collaborer avec des marques, mais pas de vendre leurs œuvres. Le Web3 leur permet maintenant de les vendre et de les protéger avec la traçabilité.

Je travaille également avec des « 3D fashion designers », qui, avant l’arrivée du Web3, faisaient des projets pour eux-mêmes, pour faire leur promo…  Et qui peuvent maintenant implanter leur travail dans le Metaverse pour créer des « Wearables », c’est-à-dire des vêtements digitaux que l’on peut mettre sur son avatar.

En plus de ça, la blockchain aide les artistes et notamment les musiciens en protégeant leurs droits d’auteur en leur redonnant l’appartenance de leurs œuvres.

Quels sont pour vous les artistes à suivre dans le Metaverse ?

Nous travaillons avec Jae Yeon Kim, elle est marrante et assez folle ! Elle s’inspire du cadre de la fête, de soirées, et invente des personnages complétement fous et psychédéliques. On est en train de faire un gros projet avec elle, qui va sortir pour une communauté en France.

J’adore aussi le travail de Dirk Koy, qui mélange le monde réel et le digital. Il prend des photos ou des vidéos, change la perceptive, et modifie son contenu numériquement.

Oeuvre de Jae Yeon Kim, représentant un visage humanoïde bleu, couvert de fils et d'ampoules
© Jae Yeon Kim
Visuel de Dirk Koy représentant un bateau vu de dessus, déformé par une animation 3D
© Dirk Koy

L’artiste français Oelhan devient également très populaire. Il joue avec la 3D et la 2D en mélangeant les couleurs d’une gamme toujours vive, pour créer des formes psychédéliques en mouvement et des illusions. Dans cette même logique de mélange de 2D et 3D, Danae Gosset dessine à la main chaque photogramme d’une animation, pour la re travailler en 3D.

Enfin, j’adore Inès Alpha ! C’est une makeup artiste 3D qui fantasme sur une liberté esthétique totale de l’apparence et encourage une approche ludique et créative du maquillage et de l’expression de soi. Son univers est onirique et très doux.

Maquillage digital par Inès Alpha
© Inès Alpha
Visuel par Oelhan représentant un visage humanoïde, des fleurs sortant de ses yeux
© Oelhan

Pour vous, quel est le futur du Web3 ?

Ça va tellement vite, il y a tellement de nouveautés tous les jours… Et je pense qu’on ne peut pas parler de futur quand il n’y a même pas 1% de la population qui l’expérimente.

Je pense qu’il faut attendre que ça devienne un sujet de masse ! Ça arrivera avec Meta (anciennement Facebook), qui permettra à plus de personnes de s’y intéresser, de comprendre et d’y accéder. D’ici là, on aura déjà beaucoup progressé, mais ce ne sera pas avant 2 ans.

Vous qui êtes engagée avec le Certified Dyslexic, comment le Web3 peut finalement défendre des piliers fondamentaux sociétaux (éducation, inclusivité…) ?

Pour revenir à votre question précédente, j’espère qu’à l’avenir, l’éducation aura sa place dans le Metaverse ! Qu’au lieu de payer des fortunes comme c’est le cas dans certains pays, il y ait des écoles accessibles à tous, partout dans le monde.

Le web3 est un outil fantastique, qui permet de se connecter avec des personnes que l’on ne pourrait pas forcément rencontrer dans la vraie vie. On peut ainsi créer de nouvelles amitiés, se retrouver avec des personnes du monde entier qui nous ressemblent, et former une communauté. C’est très important si on fait partie d’une minorité, ou même pour un enfant qui se fait harceler à l’école.

Pour ce qui est des handicaps, si quelqu’un est, par exemple, diagnostiqué dyslexique, il peut choisir de l’indiquer dans la blockchain via son wallet. Ça permet de normaliser les handicaps et de prévenir de discrimination !

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